En poussant un cri de victoire, elle quitta le cercle des danseuses pour se placer au centre. D'abord, elle bougea très peu. Elle tenait les pieds bien collés au sol pour percevoir comment la musique des tambours remontait dans ses jambes. Elle gardait les yeux fermés. Elle respirait l'odeur lourde de la forêt. Elle captait la vibration des grands arbres qui l'entouraient. Quand le son arriva jusqu'en elle, elle sentit la source du mouvement. Et elle commença à danser. Doucement d'abord, les yeux toujours fermés. La danse prit vie, grandit en elle, prenant ses pieds, ses jambes, son ventre, sa poitrine, ses bras, juqu'à sa tête. Et elle ouvrit les yeux. Autour d'elle, le cercle des femmes. Chacune suivait sa danse à elle, imitant ses gestes. Vingt fois multipliée , l'ardeur des autres femmes amplifiait la sienne.
Elle était comme une reine lionne au milieu du groupe, une reine sauvage et puissante, sans âge.
Et puis, tout à coup, les tambours se turent. Elle était dans sa petite cuisine. Il faisait déjà sombre et elle était seule.
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