Hypothèse- très partielle- qui concerne la majorité des conducteurs et conductrices de trottinettes électriques publiques à Namur: leur fonctionnement cérébral ayant trait à l’espace est infiniment plus créatif que celui des cyclistes et piétons ordinaires dont je fais partie. Je ne sais si l’hypothèse est transposable dans d’autres lieux. A vérifier.
Une citoyenne lambda ou un citoyen de même type gare son vélo ou sa trottinette parallèlement à la façade, le plus près possible du mur pour ne pas encombrer le trottoir. S’il y a des arceaux auxquels arrimer son engin, elle ou il va les utiliser dans un but de protection de son bien contre le vol. Choix répété et parfaitement banal.
Les utilisateurs et utilisatrices ( je n’ai fait aucune étude de genre les concernant) de trottinettes publiques sont plus créatifs, et de loin.
Exceptionnellement, s’ils ou elles abandonnent leur engin parallèlement aux façades, c’est au milieu du trottoir déjà exigu, de sorte que la personne manoeuvrant une poussette avec enfant ou celle utilisant un rolator, devra faire un détour parfois dangereux, qui aiguisera et son attention mentale et son agilité physique.
Cependant, le plus souvent les conducteurs et les conductrices dont je parle ici parquent leur véhicule perpendiculairement aux façades. Ou en face d’une porte, parfois même en face d’une porte de magasin ou de gare. De nouveau, une sorte de parcours « d’agility » pour humains semi sédentaires. La preuve d’un dévouement à la santé publique.
A certains endroits mystérieusement choisis, semble se manifester un instinct grégaire : les conducteurs rassemblent les trottinettes en une masse désordonnée: elles forment toutes un angle variable avec le mur de façade dont elles sont proches. Si d’aventure et à grand peine- elles sont lourdes les bestioles- , vous êtes obligé d’en déplacer une pour vous faire un passage, vous renversez immanquablement tout le tas…
Certaines et certains conducteurs choisissent des endroits moins fréquentés comme des places de parking interdites. Ou au contraire des lieux plus tentants pour d’autres usagers comme les arceaux pour vélo…Mais les cyclistes voudraient s’en réserver l’accès pour protéger leur bien. Les trottinettes publiques sont publiques…
Les autorités qui réglementent pourtant de plus en plus fréquemment l’usage de nos libertés semblent ne pas vouloir brider un tel potentiel d’innovations: il s’agit de mobilité multi-modale et c’est l’avenir…( courrier du cabinet de l’échevine namuroise de la mobilité)
Une telle créativité hors du commun mériterait d’être analysée par une équipe de spécialistes des neuro-sciences: la majorité de ces conducteurs pourraient peut-être devenir des héros nationaux nous sauvant des périls si variés qui menacent actuellement notre espèce.
En attendant que cette étude se fasse et que notre avenir s’éclaire grâce à eux, j’aimerais demander aux conducteurs et conductrices de trottinettes publiques d’exercer leur incroyable imagination logistique dans un domaine moins banal que celui de la circulation quotidienne des piétons et des cyclistes. Ne gaspillez pas vos dons!
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