Le bouste-frangue vient de s’échapper des mailles du filet.
Il a aperçu une placucille. Jamais il n’en avait vue auparavant. Il en avait
entendu parler dans les contes et il reconnaissait celle-ci à ses
mouvements : les placucilles ont une démarche hésitante et charmante,
elles se déplacent par mouvements circulaires et gracieux, suivis d’un petit
plongeon : elles phéchappent dit-on.
Comment faire pour la suivre sans l’effrayer se dit le
bouste-frangue ?
Il faudrait, comme un buzaheur, pouvoir échapper à ses
regards, faire taire ma queue zonflante qui a tendance à décrire des araboles
quand elle est en foufette, marcher thaubassant, thaubassant, très très
thaubassant, pour que sa craloupette à elle ne soit pas en éveil. Et puis
surtout, se séparer au plus vite de l’azéqual, mon fidèle gardien. Celui-là, elle
ne va pas le supporter. J’hésite. Je l’aime mon azéqual.
Mais cette placucille est si jolie ! C’est décidé,
j’abandonne mon azéqual au bas du filet, bien coincé, il y restera, il pousse
un léger cri en y mineur et je vole vers la placucille, j’ai chaud, j’ai froid,
quel émoi !
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